Qu’il gèle … ou qu’il grêle
L’année 2021 avait été placée sous le signe du gêle de Printemps, qui nous avait coûté la moitié de la production, auquel s’étaient ajoutées des pertes liées aux différentes maladies de la vigne telles que le mildiou ou le blackrot, favorisés par une météo particulièrement humide au cours de l’été.
Le millésime 2022 démarrait pourtant bien, après un petit épisode de gel en fin d’hiver, la vigne était cependant vigoureuse, nous avions travaillé les sols avec précision, taillé, attaché, épampré, relevé la vigne au bon moment, à chaque fois. La fleur et le fruit étaient bien dessinés, nous espérions un peu de pluie bien-sûr, mais dans l’ensemble nous étions optimistes, fiers de notre travail, et impatients de récolter ce beau millésime.
Jeudi 2 juin à 6h25, un orage de grêle s’est abattu sur le village de Saint-Sauveur de Bergerac (24520), détruisant ainsi deux de nos plus belles parcelles de vigne, soit environ 8 hectares. Les grêlons, de la taille d’une balle de golf, ont frappé très fort et ont littéralement haché la feuille mais surtout les jeunes grappes tout juste formées. En 15 minutes, nos espoirs d’une récolte abondante pour 2022 ont été réduit à néant. Nous le savons, l’agriculture est une passion dont le travail n’est pas toujours récompensé et dont les aléas sont nombreux. Qu’il gèle ou qu’il grêle, nous devons faire face à une météo souvent capricieuse, parfois difficile et toujours incertaine. Pour une 3ème année d’installation en tant que jeunes agriculteurs sur l’exploitation familiale, il est vrai que nous aurions espéré mieux, et en même temps, nous aurons déjà tout vu et ne serons que mieux préparés pour l’avenir. En tant que vignerons, nous vivons beaucoup de joies et quelques peines … de temps en temps ! Gérôme Morand-Monteil, qui a créé le vignoble avec sa femme Dolores en 1989 n’avait « jamais vu ça » alors espérons que le prochain épisode de grêle n’aura pas lieu avant 32 ans !
Nous devons maintenant continuer à entretenir, poursuivre le travail de la vigne… et surtout la soigner, panser les plaies, pour mieux repartir pour 2023. Qui sait, quelques grappes subsisteront peut-être sur les deux parcelles saccagées par la grêle pour nourrir les nombreuses mésanges et toute la belle biodiversité du vignoble !
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